You met me at a very strange time in my life. Fight Club
Je
suis né en 1972 aux environs de Paris.
De
76 à 78, j’ai vécu avec mes parents en Algérie, à Boumerdes, à 40 kilomètres
d’Alger. Je précise ça, parce que c’est vachement important, les endroits
où vous passez votre enfance. Quand vous avez cinq ans, l’Algérie c’est
surtout du sable et des fennecs, des villes perdues dans le désert.
Fact : les amis de mes parents étaient de vagues coopérants post-soixante-huitards.
Le matin, j’allais à l’école. L’après-midi, j’allais à la plage.
Il y a quelques années, j’ai revu ma salle de classe à la télé. Des
types avaient mis quarante personnes dedans, et les avaient massacrées
à la hache. Je dis "des types", mais je ne sais même pas de qui je parle.
Des hommes du GIA, je suppose. A de rares exceptions près, ma culture
géopolitique ressemble un peu au désert où j’ai vécu.
Après le bac, j’ai eu un prof de littérature anglo-saxonne extra, un
vrai malade, qui avait été cothurne de Bill Clinton et s’était barré
des E.U. quand la guerre du Vietnam avait commencé, en se faisant passer
pour homosexuel. Ce type, il m’a fait découvrir Don De Lillo et Joyce
Carroll Oates, je l’adorais. Le truc con, c’est que je ne me souviens
même plus de son nom. A la fin de l’année, j’ai fait une dissertation
en anglais sur The Dead de Joyce, j’ai eu 19/20, c’est la seule
note qui émerge de toute ma scolarité. A l’époque, mes auteurs préférés
étaient John Fante et Bret Easton Ellis. A part Mon chien stupide
et American Psycho, j’ai lu (et aimé) Le Maître des Illusions
de Donna Tartt, Guerre et Paix de Tolstoï, Traité du zen et
de l’entretien des motocyclettes, de Robert Pirsig.
Quelques moments intéressants :
- Eté 90 à Philadelphie. Je
viens de découvrir les Pixies. Je m’achète la cassettede Doolittle
juste avant de partir. Je suis bloqué pour un mois dans une famille
middle class de banlieue, et cette cassette est ma seule amie. Evidemment,
les gens chez qui j’habite n’ont jamais entendu parler des Pixies.
- Automne 95. Je suis
objecteur de conscience au Secours Populaire et je fais des piges pour
Casus Belli. C’est là-bas que je tombe sur Stéphane Marsan. A l’époque,
il est très occupé à tomber amoureux et à monter les éditions Mnémos.
Rétrospectivement, on peut dire que cette rencontre a changé ma vie.
Ce qui implique une vision assez romantique de la vie en général.
- Eté 2001. Je me marie avec
Katia. La meilleure chose qui me soit jamais arrivé.
Amour.
Courage.
Folie.